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Dans chaque lettre Marthe me demandait d’aller chez elle. Son insistance me rappelait celle d’une de mes tantes fort dévote, me reprochant de ne jamais aller sur la tombe de ma grand’mère. Je n’ai pas l’instinct du pèlerinage. Ces devoirs ennuyeux localisent la mort, l’amour.

Ne peut-on penser à une morte, ou à sa maîtresse absente, ailleurs qu’en un cimetière, ou dans certaine chambre. Je n’essayais pas de l’expliquer à Marthe et lui racontais que je me rendais chez elle ; de même, à ma tante, que j’étais allé au cimetière. Pourtant je devais