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une victoire de Jacques à sa dernière permission et comptait, feignant de m’obéir, se refuser au contraire à lui, à Granville, sous prétexte des malaises de son état. Tout cet échafaudage se compliquait de dates dont la fausse coïncidence, lors de l’accouchement, ne laisserait de doutes à personne. « Bah ! me disais-je, nous avons du temps devant nous. Les parents de Marthe redouteront le scandale. Ils l’emmèneront à la campagne et retarderont la nouvelle. »


La date du départ de Marthe approchait. Je ne pouvais que bénéficier de cette absence. Ce serait un essai. J’espérais me guérir de Marthe. Si je n’y parvenais pas, si mon amour était trop vert pour se détacher de lui-même, je savais bien que je retrouverais Marthe aussi fidèle.

Elle partit le douze juillet, à sept