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Marthe depuis quelques jours semblait distraite, sans tristesse. Distraite, avec tristesse, j’aurais pu m’expliquer sa préoccupation par l’approche du quinze juillet, date à laquelle il lui faudrait rejoindre la famille de Jacques, et Jacques en convalescence, sur une plage de la Manche. À son tour, Marthe se taisait, sursautant au bruit de ma voix. Elle supportait l’insupportable : visites de famille, avanies, sous-entendus aigres de sa mère, bonhommes de son père, qui lui supposait un amant, sans y croire.

Pourquoi supportait-elle tout ? Était-