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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

dant plusieurs mois, les couples élégants polirent le carrelage de cette maison de crime, se reposant entre deux danses sur des chaises de fer.

Gérard, grisé par le succès, voulut alors étendre son entreprise. Il loua, un prix absurde, l’immense château de Robinson, construit vers la fin du siècle dernier, sur les ordres d’une folle, la fille du célèbre parfumeur Duc, celui-là même dont les prospectus, les étiquettes, jouant sur les mots, s’ornent d’une couronne ducale.

Cette couronne apparaissait aussi à la grille et au fronton du manoir où Mlle Duc consacra sa vie à l’attente d’un tzigane infidèle.

À quelques kilomètres de la porte d’Orléans, des hommes munis de lampes de poche indiquaient le chemin du château aux automobilistes.


De temps en temps, Paul se retournait vers les Orgel et François, et leur

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