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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

Anne d’Orgel se rassit, en soupirant. Mahaut admit alors que peut-être, derrière cette façade, il y avait en Anne un homme qui souffrait. Et une réponse qui lui avait été dictée par la rébellion, elle la fit d’un ton humble :

— Eh bien, ces idées sont si peu vaines que j’ai écrit à Mme de Séryeuse. Elle est venue. Elle sait tout. Elle n’a pas estimé que c’étaient des enfantillages.

— Vous avez fait cela ! bégaya-t-il.

On sentait si bien l’indignation, la colère dans cette voix, que Mme d’Orgel eut enfin peur. Elle fut sur le point de se justifier.


On sait qu’il était dans le caractère du comte d’Orgel de ne percevoir la réalité que de ce qui se passait en public. Ne comprit-il qu’à ce moment, et à cause de la lettre à Mme de Séryeuse, que Mahaut ne lui avait point menti, qu’elle aimait François ? Anne, que cette

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