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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

Naroumof, la voyant ainsi, pensa : « C’est une personne de cœur ».

Mahaut s’était proposé du bonheur à voir François. Sa vue ne lui causait que du mal. Elle l’évitait comme une torture inutile. Pourtant, elle n’était pas assez maîtresse d’elle-même pour ne pas tourner les regards vers lui, de temps à autre, et c’était afin de le surveiller.

Il avait comme voisine la jeune Persane. Sa joie le rendait aimable. Le hasard ou plutôt les convenances agissaient avec à-propos en plaçant le prince russe à côté de Mme d’Orgel, François à côté de la petite veuve. De même que Mahaut n’eût pu que souffrir d’un voisin futile, François ne pouvait trouver mieux que cette princesse qui avait l’âge du rire et qui avait déjà pleuré beaucoup. Ce rire trouait le cœur de Mme d’Orgel : « Cette enfant est ravissante », pensa-t-elle, en regardant François.

Bien que le supposant encore dans

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