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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

passer sur ses terres. Mirza fut d’autant plus étonné que les terres dont parlait Naroumof étant une province de la Perse, il eût éprouvé quelque difficulté à en défendre l’accès. Naroumof oubliait l’épouvantable scène qu’il avait faite, en apprenant que Mirza n’était pas au seuil de sa province pour le recevoir.

Le malheur avait changé le prince Naroumof. Il était devenu bon. Il avait perdu de son orgueil.


François était toujours des premiers à arriver. Personne ne manquait plus que la princesse d’Austerlitz et lui. Mme d’Orgel était sûre, maintenant, qu’il ne viendrait pas. Une angoisse lui apprit qu’elle avait cru jusqu’à la dernière minute qu’il viendrait. Elle trouva certes naturel qu’il se fût incliné devant son ordre mais souffrait qu’il ne l’enfreignît point.

François, lisant et relisant la lettre, avait traîné en chemin. Au moment où

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