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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

tu n’as pas l’embarras du choix. Vous ne devez plus vous revoir. À toi de trouver un prétexte convenable envers M. d’Orgel, car je n’ai, moi, guère l’habitude de ces sortes d’histoires.

« Ah ! soupirait Mme de Séryeuse, avec cette prodigieuse injustice des mères, pourquoi fallait-il te brouiller avec tes seuls amis bien ! »

Comme il continuait de s’habiller, Mme de Séryeuse demanda timidement :

— Mais tu comptes dîner chez les Orgel ?

— Mon absence à ce dîner serait incompréhensible aux yeux d’Anne d’Orgel. J’irai.

Mme de Séryeuse se taisait. Elle baissait la tête devant son fils. Elle n’avait jamais vu en lui qu’un enfant. Elle se trouvait en face d’un homme.

Il était tard pour rentrer à Champigny. Elle resta dîner chez les Forbach. Avec eux, l’inattention était permise. Pourtant celle de Mme de Séryeuse était si voyante

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