Il classe des papiers. Il se lève tôt, il se couche de bonne heure. Il renonce à ses vices. Son entourage se félicite. Aussi sa mort brutale semble-t-elle d’autant plus injuste. Il allait vivre heureux. »
Depuis quatre mois Raymond devenait exact ; il dormait, il classait, il recopiait.
J’eux la sottise de me réjouir : j’avais pris pour un désordre maladif l’enchevêtrement d’une machine qui taille le cristal.
Voici ses dernières paroles :
Écoutez, me dit-il le 9 décembre, écoutez une chose terrible. Dans trois jours je vais être fusillé par les soldats de Dieu. Comme j’étouffais de larmes, que j’inventais des renseignements contradictoires : Vos renseignements, continua-t-il, sont moins bons que les miens. L’ordre est donné. J’ai entendu l’ordre.
Plus tard, il dit encore : Il y a une couleur qui se promène et des gens cachés dans cette couleur.
Je lui demandai s’il fallait les chasser. Il