d’agir ainsi, de vouloir le séparer de mon mari, et que je manque au premier de mes devoirs en n’avouant pas tout d’abord à M. d’Orgel. Plusieurs fois ces derniers jours j’ai tenté de l’avertir. Mais il semblait si loin de la vérité que je n’eus pas ce courage. Il ne veut pas m’entendre. N’allez pas croire que je l’accuse ; au contraire, je veux me charger davantage. Si mon mari est coupable, c’est d’avoir trop de confiance en moi.
« Hélas ! je ne puis compter sur rien. La religion ne peut plus me secourir. J’ai assez aimé mon mari pour le suivre dans son incroyance. Ma mère pouvait-elle supposer que je lui ressemblasse si mal ? Comment m’eût-elle mise en garde contre des dangers qui, pour elle, ne pouvaient être qu’imaginaires ? Je n’avais jamais cru ne pas suffire seule à défendre mon honneur. Si je me plains, c’est de la confiance qu’on m’a accordée, dont je vois aujourd’hui que j’étais indigne.