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Mahaut continuait d’écrire à François. Elle ne lui parlait guère de l’Italie.

Par une de ces inspirations communes, qui peuvent figurer l’entente, Anne ni Mahaut ne semblaient plus tenir à Venise. Chacun attendait que l’autre s’en ouvrît. Ce fut d’un accord tacite et presque sans souffler mot, qu’ils changèrent de route. N’y avait-il déjà plus que les kilomètres qui pussent séparer Mahaut de François ? Elle se disait qu’elle préférait vivre un peu seule avec Anne ; qu’à Venise on retrouve Paris. De son côté, Anne d’Orgel, enthousiasmé par l’Autriche, ne pensait qu’à revenir par l’Allemagne. Ces pays, à cause précisément de leur détresse financière, apparaissaient à son

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