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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

ce pas le pêcheur qui voyait juste ? François l’imita, et regarda cet incendie comme un coucher de soleil.


François n’avait pas écrit à Mme d’Orgel depuis son arrivée. Il semblait vouloir maintenir le silence du jour de son départ. Mais son amour le faisait vivre dans un monde où tant de valeurs étaient à l’envers, qu’il écrivit, pour ne pas être suspect. Non qu’il crût que les Orgel accuseraient ce silence d’être inamical, mais par crainte au contraire qu’il ne révélât son amour.

Mme d’Orgel lui répondit vite. Elle lui dit qu’ils étaient à Vienne et qu’avant de partir ils avaient vu Mme de Séryeuse. Ce fut Anne qui eut l’idée d’inviter la mère de François, pour lui montrer qu’ils ne la fréquentaient pas seulement par amitié pour son fils. Cette délicatesse alla au cœur de Mme de Séryeuse. Dans ses lettres à François elle lui parlait des Orgel. Elle l’exhortait à garder

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