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Le jour de son départ, François prit congé de sa mère dès le matin. Il avait ainsi une longue journée à passer chez les Orgel. Mahaut et François parlèrent peu. François lui eut de la reconnaissance de ne pas casser, comme elle faisait souvent, par des paroles insignifiantes, un silence qu’il préférait à tout. Mais Anne d’Orgel voyait dans le silence la mélancolie inévitable des départs. Cherchant à égayer un peu, il dérangea.

Les départs nous autorisent à une certaine tendresse. L’homme qui, ailleurs que sur un quai, agiterait son mouchoir ne pourrait être qu’un fou. Mme d’Orgel, sans la moindre honte, tout naturellement, déploya son amitié. François lui répondait, ne pouvait se lasser de penser que ce serait dans un

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