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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

gnait Mme d’Orgel, cette douce exaltation la poussaient à des gestes qui remplissaient François de gratitude. Ainsi après une de ces soirées, proposa-t-elle de l’accompagner à Champigny.

— Mais vous n’y pensez pas, dit Anne, nous n’avons pas donné d’ordres à Pascal. Il est sûrement couché.

— Anne, vous savez conduire, je sens que je ne vais pas fermer l’œil, une promenade me détendrait.

Anne d’Orgel souscrivit avec assez de tiédeur à ce caprice. Aussitôt Mme d’Orgel se représenta ce qu’il contenait de folie. Elle rebroussa chemin avec une rapidité extraordinaire :

« Vous avez raison, j’étais dans la lune. »


Elle en eut de l’humeur contre elle-même. « Qu’est-ce que ces caprices ? Il est temps que nous partions. Je m’énerve ici, et tous les soirs, je me retrouve dans un état singulier. Est-il

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