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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

qu’ils visitassent les bords de la Marne. Il brûlait du désir de voir Mahaut dans ce décor de son enfance. Le mois de mai était propice à son dessein. François calcula que si les Orgel déjeunaient chez sa mère, la visite au bord de la Marne serait partie remise. Comme d’autre part il craignait que ses amis ne voulussent point venir si ce n’était pour Mme de Séryeuse, il inventa que sa mère serait contente de les voir et de fixer le jour. La veille de ce rendez-vous postiche, il dormit chez les Forbach afin que les Orgel vinssent le prendre en auto. Une fois en route, François leur dit :

— Figurez-vous que la concierge vient de me remettre un pneumatique arrivé hier soir. Ma mère me dit qu’elle doit partir pour Évreux, chez un oncle malade. Elle espérait sans doute que je vous préviendrais à temps. Elle s’excuse beaucoup.

Anne d’Orgel trouva singulier que François ne les prévînt qu’une fois

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