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Depuis que Mme de Séryeuse avait dit, au sujet de Mahaut : « Je ne souhaiterais pas d’autre bru », François éprouvait quelque gêne en face de sa mère. Il craignait qu’elle ne devinât son amour. Aussi évitait-il de réunir les deux femmes. Il redoutait que sa mère lui démontrât qu’aimer Mahaut, fût-ce en silence, c’était une trahison.

C’est par respect pour ma mère, se disait-il, que je ne la mêlerai plus à une situation qui pour être chaste n’en est pas moins fausse.

Mais comme l’amour rend craintif, il eut peur que les Orgel lui reprochassent l’ombre où il laissait depuis quelques semaines Mme de Séryeuse.

Chaque fois que ses amis venaient à Champigny, le temps manquait pour

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