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Le baiser sur la joue était à François un mauvais souvenir.

De son côté, Mme d’Orgel y pensait encore. Mais par un stratagème du cœur, elle croyait simplement en vouloir à son mari de ce baiser absurde.


Un soir qu’ils se rendaient au théâtre, et que François, à son habitude, était assis dans l’auto entre ses amis, mal installé et cherchant à se faire un peu de place, il glissa son bras sous celui de Mme d’Orgel. Il s’épouvanta de ce geste qui était plus un geste de son bras que de lui-même. Il n’osa le retirer. Mme d’Orgel comprit que c’était un geste machinal. Ne voulant pas le souligner, elle n’osa non plus retirer son bras. François de Séryeuse devina la délicatesse de Mahaut et qu’il n’y fallait

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