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François, qui ne parlait jamais de ses amis à Mme de Séryeuse, faisait exception pour les Orgel. Sa mère était touchée qu’il semblât la tenir moins à l’écart de sa vie.

François ne se cachait plus à sa mère, parce qu’il n’avait à rougir de rien. Sans doute cette pureté provenait-elle surtout des circonstances, mais il y trouvait profit. François avait jusqu’alors soupçonné la pureté d’être fade. Il jugeait maintenant que seul un palais sans délicatesse en pouvait méconnaître le goût. Mais ce goût, François ne le trouvait-il pas dans le moins pur de son cœur ?


François parlait à sa mère d’une façon si convaincue du comte et de la comtesse d’Orgel, que, sans être connus

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