mée dans sa vire douleur. Annette entra, bientôt, en lui apportant quelques rafraîchissemens, et la tira de sa rêverie.
— Ma chère demoiselle, lui dit-elle, comme cette maison est maussade à présent auprès de ce qu’elle a été ! Il est toujours triste d’entrer dans une maison où personne ne nous reçoit.
Emilie, en ce moment, n’étoit guère en état de supporter cette observation, ses larmes répondirent ; et dès qu’elle eut pris quelques alimens, elle s’enferma dans son appartement pour essayer de se remettre ; mais sa mémoire, trop animée, lui fournissoit continuellement de nouveaux tableaux ; elle voyoit Valancourt intéressant et bon comme au commencement de leur amour, et dans un lieu où elle avoit imaginé qu’ils passeroient leur vie ensemble. La fatigue et le sommeil mirent seuls un terme au tumulte de ses idées.
Dès le lendemain, de sérieuses occupations la tirèrent de sa mélancolie : elle désiroit de quitter Toulouse, et de se rendre à la Vallée ; elle prit des renseignemens sur l’état de ses propriétés, et acheva de les régler, d’après les instructions de M. Quesnel. Il falloit un puissant effort pour attacher sa pensée à de pareils objets ; mais elle