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ouvroit sur la galerie du grand escalier, donnoit sur l’antichambre du salon, et se trouvoit conséquemment beaucoup plus près de la chambre à coucher. Il étoit naturel que Ludovico fût plutôt éveillé par cette porte. Le comte s’y rendit ; mais ses efforts furent également inutiles. Il commença à craindre sérieusement, et se disposoit lui-même à enfoncer la porte ; mais les beautés qu’il y remarqua retinrent son coup ; elle lui parut d’ébène, tant son poli étoit noir et son grain serré ; mais elle n’étoit que de mélèze ; et la Provence, dans ce temps, étoit citée pour ses forêts de ce bois. Le comte, en faveur de son prix et de la délicatesse de ses sculptures, épargna cette porte. Il retourna à celle de l’escalier ; on l’enfonça. Il entra le premier ; Henri le suivit avec quelques-uns des plus courageux ; les autres attendirent sur l’escalier.

Le silence régnoit dans tout l’appartement. Arrivé au salon, le comte appela Ludovico, et ne recevant aucune réponse, il ouvrit lui-même, et entra.

Le silence absolu confirma ses craintes pour Ludovico ; aucun bruit, aucune respiration n’annonçoit que quelqu’un sommeillât en ce lieu ; mais son incertitude duroit encore. Tous les volets étoient fer-