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Thérèse le soin de sa maison en son absence. La veille de son départ, cette vieille gouvernante lui rapporta encore l’anneau de Valancourt, et la conjura avec larmes de le recevoir. Elle n’avoit pas revu M. de Valancourt ; elle n’avoit pas entendu parler, de lui depuis le jour qu’il le lui avoit confié. En prononçant ces mots, sa physionomie annonçoit plus d’inquiétude qu’elle n’osoit en manifester. Emilie retint la sienne ; et pensant que sans doute il étoit retourné chez son frère, elle persista à refuser l’anneau, et recommanda à Thérèse de le bien garder jusqu’à ce qu’elle revît Valancourt.

Le jour suivant, le comte, Emilie et la jeune Blanche, partirent de la Vallée, et arrivèrent le lendemain au château de Blangy. La comtesse, Henri et M. Dupont, qu’Emilie fut surprise d’y trouver, les reçurent avec beaucoup de joie. Emilie fut affligée de voir que le comte entretenoit encore les espérances de son ami ; tout annonçoit que ses sentimens n’avoient rien souffert de l’absence. Le soir du second jour, le comte la prit à part, et revint sur les offres de M. Dupont. Son extrême douceur en l’écoutant, le trompa sur l’état de son cœur ; il crut que Valancourt étoit