elle perdit la respiration, et tomba évanouie dans les bras de celui qui la tenoit.
À peine remise, elle s’aperçut à la lueur incertaine qui vacilloit autour d’elle, qu’elle étoit bien dans la même chambre ; mais ni le comte, ni Sainte-Foix, ni personne ne paroissoit. Elle resta quelque temps dans le calme, et presque même dans la stupeur : d’effroyables images se présentèrent à elle ; elle essaya de se lever et d’aller chercher ses amis. Un gémissement sourd, et assez près d’elle, la fit souvenir de Sainte-Foix, et de l’état où elle l’avoit vu ; alors se relevant par un subit effort, elle s’avança vers le lieu d’où le soupir partoit. Un corps étoit par terre étendu, et la foible lumière lui fit reconnoître Sainte-Foix, pâle, défiguré ; il étoit sans voix, ses yeux à demi-fermés, et sa main qu’elle saisit, dans l’angoisse de son désespoir, étoit couverte d’une sueur froide. Elle répéta son nom et appela du secours ; quelqu’un s’approche, un homme entre : ce n’étoit pas le comte ; mais quelle fut sa surprise, quand en le suppliant de secourir Sainte-Foix, elle reconnut Ludovico ! Il prit à peine le temps de la reconnoître ; il s’occupa des blessures du chevalier ; et jugeant que le sang qu’il perdoit causoit probablement sa foiblesse, il courut