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pas de la vôtre, je ne sais pas pourquoi je ne chercherois pas à l’avoir.

— Halte-là ! s’il vous plaît, cria la sentinelle. Prenez ma place un instant, je ne serai pas long.

— Ne vous pressez pas, reprit froidement Ludovico. J’ai monté la garde en ma vie. Laissez-moi votre mousqueton : si l’on attaque le château, je défendrai le poste comme un héros.

— Le voilà, mon brave ! répondit le soldat. Tenez, prenez-le ; il a vu du service, mais il ne serviroit pas de grand’chose pour défendre un château. Je vous dirai une bonne histoire au sujet de ce mousqueton.

— Vous là direz mieux lorsque vous aurez bu, reprit Ludovico. Les voilà déjà qui reviennent.

— Oh ! pourvu que j’aie du vin, dit la sentinelle en courant, je ne vous laisserai pas morfondre.

— Prenez votre temps, je ne suis pas pressé, lui dit Ludovico, qui déjà traversoit la cour. Le soldat revint sur ses pas : — N’allez pas si loin, mon ami, pas si loin. Si c’est ainsi que vous montez la garde, il ne faut pas que je quitte, je le vois bien.

— Vous faites bien de revenir, lui répliqua Ludovico ; je n’ai pas eu la peine de