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alarmèrent Emilie. — Non, mademoiselle, lui dit Ludovico, notre seul espoir est dans ce tumulte : tandis que les gens du château sont occupés de ceux qui arrivent, nous pourrons peut-être passer les portes sans qu’on nous aperçoive. Mais chut ! ajouta-t-il en s’approchant d’une petite porte qui ouvroit sur la première cour. Restez ici un moment ; je vais voir si les portes sont ouvertes, et s’il se trouve quelqu’un dans le chemin. Je vous prie, monsieur, éteignez la lumière si vous m’entendez parler, reprit Ludovico en donnant sa lampe à Dupont ; et dans ce cas, restez en silence.

À ces mots, il sortit ; et en fermant la porte, ils écoutoient le bruit de ses pas. On n’entendoit aucune voix dans la cour qu’il traversoit, quoique la seconde retentît d’un bruit considérable. Nous serons bientôt hors des murs, disoit Dupont à Emilie. Soutenez-vous encore quelques momens ; tout ira bien.

Mais aussitôt ils entendirent Ludovico qui parloit haut, et distinguèrent aussi une autre voix. Dupont souffla vite la lampe. Hélas ! il est trop tard, s’écria Emilie ; qu’allons-nous devenir ? Ils écoutèrent encore, et s’aperçurent que Ludovico s’entretenoit avec la sentinelle. Le chien d’Emilie,