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ou plutôt le détail des terreurs et de toutes les souffrances qu’elle avoit éprouvées pendant l’attaque. — Mais, ajouta-t-elle, quand j’entendis les cris de victoire sur les remparts, je crus que nous étions tous pris, et je me tenois pour perdue. Au lieu de cela, nous avions chassé les ennemis. J’allai à la galerie du nord, et j’en vis un grand nombre qui s’enfuyoient dans les montagnes, Au reste, on peut dire que les remparts sont en ruines. C’étoit affreux de voir dans les bois au-dessous tant de malheureux entassés, que leurs camarades retiroient. Pendant le siège, monsieur étoit ici, il étoit là ; il étoit partout à la fois, à ce que m’a dit Ludovico. Pour moi, Ludovico ne me laissoit rien voir. Il m’enfermoit souvent dans une chambre au milieu du château. Il m’apportoit à manger, et venoit causer avec moi aussi souvent qu’il le pouvoit. Je l’avoue, sans Ludovico je serois sûrement morte tout de bon.

— Eh bien ! Annette, dit Emilie, comment vont les affaires depuis le siège ?

Oh ! il se fait un fracas terrible, reprit Annette ; les signors ne font autre chose que manger, boire et jouer. Ils tiennent table toute la nuit y et jouent entr’eux toutes ces riches et belles choses, qu’ils ont