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décidai à l’attraper moi-même, et à vous sauver aussi, mademoiselle ; car je ne doutois pas que ce projet ne vînt encore du comte Morano, quoiqu’il fût reparti. Je courus au château, et ce ne fut pas sans peine que je retrouvai mon chemin dans le passage sous la chapelle. Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que j’oubliai alors tous les revenans dont on m’avoit parlé, et pourtant, pour le monde entier, je n’y retournerois sûrement pas. Heureusement, monsieur et le signor Cavigni étoient levés ; nous avons eu bientôt du monde sur nos talons, et nous avons fait peur à ce Bernardin et à tous les brigands.

Annette avoit cessé de parler, et Emilie paroissoit écouter encore. À la fin, elle dit tout à coup : — Je pense qu’il faut que j’aille le trouver moi-même : où est-il ?

Annette demanda de qui elle parloit.

— Le signor Montoni, reprit-elle, je voudrois lui parler. Annette se rappelant alors l’ordre qu’elle avoit reçu la veille, se leva aussitôt, et lui dit qu’elle se chargeoit de l’aller chercher.

Les soupçons de cette honnête fille sur le comte Morano étoient parfaitement justes ; Emilie n’en avoit aussi que sur lui ; et