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château, et distingua quelques lumières sur les remparts. L’horloge sonna minuit. Une trompette retentit aussitôt, et Emilie en demanda la cause.

— Oh ! c’est qu’on change la garde, dit Ugo. — Je ne me souviens pas de cette trompette, dit Emilie ; c’est un nouvel usage. — C’est une ancienne coutume, mademoiselle, qu’on a remise depuis peu. Nous l’avons toujours en temps de guerre, et nous avons sonné la trompette à minuit depuis le siège du château.

Pendant que la trompette sonnoit encore, Emilie entendit un léger cliquetis d’armes. Le mot d’ordre fut donné sur la terrasse, répondu de toutes les parties du château, et tout rentra dans le calme. Emilie se plaignit du froid, et demanda à entrer. — Oui, mademoiselle, dit Bertrand en remuant quelques pièces d’armures avec sa pique. Mais qu’est-ce donc ?

— Grand Dieu ! s’écria Emilie, quel bruit est-ce-là ?

— Quel bruit est-ce-là ? reprit Ugo, surpris et attentif.

— Paix ! leur dit Emilie, il vient des remparts. Ils regardèrent, virent une lumière qu’on promenoit sur la muraille ; et