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chaine chaumière. Je ne passerai pas la nuit ici, quand je devrois mourir dans le transport.

Césario proposa d’aller d’abord s’informer d’une chaumière avant de le déplacer. Mais Morano étoit trop impatient de partir. L’angoisse de son esprit paroissoit encore plus violente que n’étoit celle de sa blessure. Il rejeta dédaigneusement la proposition de Cavigni, et ne voulut point qu’on obtînt pour lui de Montoni la permission de passer la nuit au château. Césario voulut faire avancer la voiture ; mais le comte le lui défendit. Je ne pourrois pas la supporter, dit-il ; appelez mes domestiques, ils me transporteront à bras.

À la fin, néanmoins, Morano se calmant un peu, consentit que Césario allât d’abord préparer la chaumière. Emilie, voyant qu’il avoit repris ses sens, alloit quitter le corridor, quand un message de Montoni vint à elle pour le lui prescrire, et ajouta que, si le comte n’étoit point parti, il s’éloignât aussi-tôt. L’indignation étincela dans les regards de Morano, et colora vivement ses joues.

Dites à Montoni, reprit-il, que je m’éloignerai, quand cela me conviendra. Je quitterai ce château, qu’il lui plaît d’appeler