Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

négligence surpassoit l’imagination. Mais sa lumière étoit prête à s’éteindre. La foible lueur qu’elle jetoit sur les murs ajoutoit aux terreurs de son esprit. Elle se leva pour retourner dans la partie habitée du château, avant que l’huile de sa lampe fût tout-à fait consumée.

En ouvrant la porte, elle entendit quelques voix ; bientôt après elle apperçut une lumière qui paroissoit au bout du corridor. C’étoit Annette et une autre servante. Je suis bien aise que vous soyez venues, dit Emilie ; qui vous a donc arrêtées si long-temps ? Je vous prie, faites-moi vite du feu.

— Madame avoit besoin de moi, mademoiselle, reprit Annette un peu embarrassée. Je vais aller chercher du bois.

— Non, dit Catherine, c’est mon affaire. Elle sortit à l’instant. Annette vouloit la suivre ; mais Emilie la rappela, et Annette se mit à parler haut, à rire, comme si elle eût eu peur de garder le silence un moment.

Catherine revint avec du bois. Quand la flamme pétillante eut enfin réchauffé cette chambre, et que la servante se fut retirée, Emilie demanda à Annette si elle avoit pris les informations dont elle l’avoit chargée.