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que Bernardin eût disposé sa torche ; et comme sa vue toujours se reportoit sur le tombeau, elle ne put s’empêcher de lui demander pour qui il étoit préparé. Bernardin leva les yeux de dessus son flambeau, et les tourna sur elle sans parler. Elle répéta foiblement sa question ; mais l’homme secouant la torche, passa outre sans lui répondre. Elle marcha en tremblant jusqu’à de nouveaux degrés, qu’ils montèrent. Une porte en haut les introduisit dans la première cour du château. Tout en la traversant, la lumière laissoit voir ses hautes et noires murailles tapissées de verdure et de longues herbes humides qui trouvoient leur substance sur des pierres tout usées. Par intervalle, de pesantes arcades fermées de grilles étroites laissoient circuler l’air, et montraient le château dont les tourelles entassées faisoient opposition aux tours énormes du portail. Dans ce tableau, la figure épaisse et difforme de Bernardin éclairée par son flambeau faisoit un objet remarquable. Bernardin étoit enveloppé d’un long manteau gris. À peine découvroit-on au-dessous ses demi-bottes ou sandales qui étoient lacées sur ses jambes, où passoit la pointe du large sabre qu’il portoit constamment en bandoulière. Sur sa tête étoit un