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l’aventure du dernier : tout le monde dans la cuisine est singulièrement occupé.

— Emilie s’informa si Montoni attendoit de nouveaux hôtes ? Annette ne le croyoit pas : Pauvre Ludovico ! dit-elle, il seroit aussi gai que personne, s’il étoit rétabli. Mais il peut bien se guérir, le comte Morano étoit plus blessé que lui, et pourtant le voilà sur pied, et il est retourné à Venise.

— Il l’est, dit Emilie : comment avez-vous su cela ?

— Je l’ai appris hier au soir, mademoiselle : j’avois oublié de vous le dire.

Emilie fit d’autres questions : elle pria Annette d’épier l’instant où Montoni se trouveroit seul, et de l’en avertir. Annette alla rendre réponse à Bernardin, qui l’attendoit.

Montoni cependant, fut si occupé tout le jour, qu’Emilie n’eut pas l’occasion de calmer ses horribles doutes sur la destinée de sa tante. Annette s’occupoit à veiller sur tous ses mouvement, et à soigner Ludovico ; à l’aide de Catherine, elle ne le laissa manquer de rien, et par conséquent Emilie se trouva seule. Ses pensées se dirigeoient toutes sur le message du portier : elle se perdoit en conjectures sur les motifs de cette