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vénitien, et qui depuis ce temps, à ce que l’on dit, ne cesse d’errer de tous côtés.

— Bon dieu ! s’écria Emilie, se remettant à peine, et il est venu à Udolphe ! Il fait bien de se tenir caché.

— Oui, mademoiselle ; mais s’il ne veut que cela, ce château isolé le cachera bien assez, sans qu’il s’enferme avec tant de soin. Qui songeroit donc à le découvrir ici ? je suis bien sûre que je ne penserois jamais à y trouver une ame vivante !

— Cela peut être vrai, dit Emilie ; et dans ce moment elle eût sans doute conclu que la musique nocturne venoit d’Orsino si elle n’eût été certaine qu’il n’avoit ni goût ni talent pour cet art. Elle n’auroit pas voulu grossir le catalogue des étonnémens d’Annette, en lui parlant de ce qui causoit le sien ; mais elle demanda si quelqu’un dans le château savoit jouer de quelque instrument.

— Oh ! oui, mademoiselle, Benedetto joue du tambour à s’attirer l’admiration ; il y a Lancelot pour la trompette ; et quant à cela, Ludovico lui-même sait jouer de la trompette. Mais à présent il est malade. Je me souviens qu’une fois…

Emilie l’interrompit. — N’avez-vous en-