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compte ; qu’il sera (mais certainement je ne comprends pas ce qu’il veut dire) qu’il sera capitaine de voleurs.

— As-tu du bon sens ? reprit madame Montoni.

Peux-tu croire… En ce moment Montoni lui-même se montra ; Annette s’éloigna tremblante. Emilie alloit se retirer, sa tante la retint, et Montoni si souvent l’avoit rendue témoin de leurs odieuses querelles, qu’il n’en avoit plus de scrupule.

— Je veux savoir ce que tout cela signifie, dit sa femme : quels sont ces hommes armés dont je viens d’apprendre le départ ? Montoni ne répliqua que par un regard méprisant. Emilie s’approcha de sa tante, et lui dit un mot à l’oreille. Peu m’importe, reprit-elle, je le saurai ; je veux savoir aussi pour quel dessein on a fortifié ce château.

— Allons, allons, dit Montoni ! j’ai d’autres affaires. Je ne prétends pas qu’on me joue plus long-temps ; j’ai le moyen sûr d’être obéi. Vos contrats me seront livrés sans de plus longs débats.

— Ils ne le seront jamais, interrompit madame Montoni. Mais quels sont vos projets ? Craignez-vous une attaque, attendez-vous un ennemi ? suis-je prisonnière ici ? serai-je tuée dans un siège ?