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parloit de vous et de M. Valancourt à madame Marville, à madame Vaison, et souvent d’une manière si dénaturée, à ce qu’il me sembloit ; elle leur disoit qu’elle avoit bien de la peine à vous contenir dans le devoir ; que c’étoit pour elle un grand chagrin ; que si elle ne vous veilloit de près, vous iriez courir les champs avec M. de Valancourt ; que vous le faisiez venir la nuit, et…

— Grand Dieu ! s’écria Emilie avec une excessive rougeur, il est sûrement impossible que ma tante m’ait peinte ainsi.

— Oui, mademoiselle, je ne dis rien que la vérité, et je ne la dis pas tout entière. Je trouvois, moi, qu’elle pouvoit parler d’autre chose que des torts qu’auroit eus sa nièce, dans le cas même, mademoiselle, où vous auriez fait quelque faute. Mais je ne croyois pas un seul mot de tous ses discours. Madame ne prend garde à rien de ce qu’elle dit sur les autres.

Quoi qu’il en soit, Annette, dit Emilie en retrouvant sa dignité, il ne vous convient pas d’accuser ma tante auprès de moi. Je sais que votre intention étoit bonne, mais n’en parlons plus ; j’ai tout-à-fait dîné.

Annette rougit, baissa les yeux, et