miné, elle s’étonna de l’effet de son groupe ; mais elle avoit seulement copié la nature.
Carlo ayant procuré à ces hommes les rafraîchissemens nécessaires dans l’appartement indiqué, revint près de Montoni, comme il en avoit reçu l’ordre. Celui-ci vouloit découvrir quel étoit le domestique de qui, la nuit précédente, Morano avoit reçu les clefs ; mais Carlo, trop fidèle à son maître pour souffrir paisiblement qu’on pût lui nuire, n’auroit pas dénoncé son camarade à la justice elle-même. Il assura qu’il l’ignoroit, et que l’entretien des deux domestiques étrangers ne lui avoit pas appris autre chose que le complot.
Les soupçons de Montoni tombèrent naturellement sur le portier. Il lui fit ordonner, de venir ; Carlo hésita, et fut le chercher à pas lents.
Bernardin, le portier, nia l’accusation avec tant d’assurance et d’audace, que Montoni lui-même douta qu’il fût coupable, sans pouvoir le croire innocent. Cet homme enfin sortit de sa présence ; et quoiqu’il fût le véritable auteur de ce complot, il eut l’art d’échapper à toute espèce de conviction.
Montoni se rendit à l’appartement de son épouse. Emilie ne tarda pas à l’y joindre ;