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sacré sembloit monter au ciel à travers le silence des nuits. Les pensées se suivirent ; de l’admiration des ouvrages, son ame se porta à l’adoration de leur auteur tout-puissant et bon. Pénétrée d’une dévotion pure, et sans mélange d’aucun système, son ame s’élevoit au-dessus de notre univers ; ses yeux versoient des pleurs ; elle adoroit sa puissance dans ses œuvres, et sa bonté dans ses bienfaits.


CHAPITRE V.

Saint-Aubert se trouva le lendemain assez bien rétabli pour continuer le voyage ; il espéroit arriver ce jour même en Roussillon, et il se mit en route dès le matin. Le théâtre que parcouroient alors les voyageurs, étoit aussi sauvage, aussi pittoresque que les précédens ; seulement, de temps à autre, les scènes moins sévères déployoient une beauté plus riante. D’aimables retraites, ombragées de verdure et parsemées de fleurs, se découvroient dans les montagnes, une vallée pastorale s’ouvroit au milieu des rochers stériles, et de riches troupeaux venoient bondir et se dé-