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les fortifications, les tours, les murailles, recevoient alors les rayons du soleil couchant ; les bois qui les entouroient n’avoient plus qu’un reflet jaunâtre, tandis que les pointes de rochers étoient encore couleur de rose.

Saint-Aubert regardoit attentivement, sans découvrir la petite ville qu’on lui avoit indiquée : Valancourt ne pouvoit l’éclairer sur la distance, parce que jamais il n’avoit pénétré si loin ; ils voyoient pourtant une route, et ils dévoient la croire directe, puisque depuis Beaujeu ils n’avoient pu s’égarer d’aucun côté.

Le soleil étoit à l’horizon, et Saint-Aubert pressa son muletier ; il se trouvoit d’une extrême foiblesse, et à la suite d’une journée si fatigante, il desiroit vivement un moment de repos. Son inquiétude ne se calma point, en observant un grand train d’hommes, de chevaux et de mulets chargés, qui défiloient dans les détours de la montagne opposée ; et comme les bois déroboient souvent leur marche, on ne pouvoit en apprécier le nombre. Quelque chose de brillant, comme des armes, resplendissoit aux derniers rayons du soleil, et l’habit militaire se distinguoit sur les premiers et sur quelques individus disper-