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repris des forces, il voulut prendre part à la conversation. Saint-Aubert et Emilie, délivrés de toutes leurs craintes, étoient d’une singulière gaîté. Il étoit tard, cependant Saint-Aubert fut obligé de sortir avec son hôte pour aller chercher de quoi souper. Emilie pendant cet intervalle s’absenta aussi, sous prétexte de ranger chez elle ce dont elle avoit besoin ; elle trouva l’appartement en meilleur ordre qu’elle ne le craignoit, et de-là elle revint joindre Valancourt. Ils parlèrent des tableaux qu’ils avoient découverts ce même jour, de l’histoire naturelle, de la poésie, de Saint-Aubert enfin ; et Emilie ne pouvoit parler ou entendre parler qu’avec joie d’un sujet aussi cher à son cœur.

La soirée fut très-agréable. Mais comme Saint-Aubert étoit fatigué et que Valancourt souffroit encore, on se sépara aussitôt après le souper.

Le lendemain matin Valancourt avoit la fièvre, il n’avoit pas dormi, et sa blessure étoit enflammée ; le chirurgien qui vint le voir lui conseilla de rester tranquille à Beaujeu. Saint-Aubert avoit peu de confiance dans ses talens ; mais apprenant que dans les environs on n’en trouveroit pas de plus habile, il changea son plan, et se