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CHAPITRE III.

Saint-Aubert, au lieu de prendre la route directe qui conduisoit en Languedoc, en suivant le pied des Pyrénées, préféra un chemin dans les hauteurs, parce qu’il offroit des vues plus étendues et des points-de-vue plus pittoresques. Il se détourna un peu pour prendre congé de M. Barreaux ; il le trouva herborisant près de son château ; et quand Saint-Aubert lui eut expliqué le sujet de sa visite et son dessein, il témoigna une sensibilité dont son ami ne l’avoit pas cru capable. Ils se quittèrent avec un mutuel regret.

Si quelque chose m’avoit pu tirer de ma retraite, dit M. Barreaux, c’eût été le plaisir de vous accompagner dans cette petite tournée ; je ne fais point de complimens, et vous pouvez me croire. J’attendrai votre retour avec grande impatience.

Les voyageurs continuèrent leur route ; en montant, Saint-Aubert se retourna, et vit son château dans la plaine. De tristes idées s’emparèrent de son esprit, et son imagination mélancolique lui suggéra