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leur magnificence que dans le désir de les en faire jouir.

Emilie revint avec délice à la liberté que lui enlevait leur présence. Elle retrouva ses livres, ses promenades, les entretiens raisonnés de ses parens, et eux-mêmes se félicitèrent de se voir délivrés de tant de frivolité et d’arrogance.

Madame Saint-Aubert se dispensa de la promenade ordinaire du soir ; elle se plaignit d’un peu de fatigue, et Saint-Aubert sortit avec Emilie.

Ils se dirigèrent dans les montagnes. Leur projet étoit de visiter quelques vieux pensionnaires de Saint-Aubert. Un revenu modique lui permettoit une pareille charge ; et il est vraisemblable que M. Quesnel avec ses trésors n’auroit pas pu la supporter.

Saint-Aubert distribua ses bienfaits à ses humbles amis ; il écouta les uns, il soulagea les autres ; il les consola tous par les doux regards de la sympathie et le sourire de la bienveillance. Saint-Aubert, traversant avec Emilie les sentiers obscurs de la forêt, revint avec elle au château.

Sa femme était retirée dans son appartement ; la langueur et l’abattement qui l’avoient accablée, et que l’arrivée des