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à Paris, un homme qui pouvoit à peine s’en dérober un mois ou deux, songer à aller en pays étranger, et à l’habiter quelque temps ! Saint-Aubert connoissoit trop bien sa vanité pour s’étonner d’un trait pareil ; et voyant la possibilité d’un délai pour les embellissemens projetés, il conçut l’espérance de leur total abandon.

Avant de se séparer, M. Quesnel désira entretenir particulièrement Saint-Aubert ; ils passèrent dans une autre pièce, et y restèrent long-temps. Le sujet de leur entretien fut ignoré ; mais quel qu’en eût été le sujet, Saint-Aubert à son retour, parut virement affecté ; et la tristesse répandue sur ses traits alarma madame Saint-Aubert. Quand ils furent seuls, elle fut tentée de lui en demander la cause ; la délicatesse qu’elle lui connoissoit l’arrêta ; elle pensa que si Saint-Aubert jugeoit à propos qu’elle en fût informée, il n’attendroit pas ses questions.

Le jour suivant, M. Quesnel partit, mais il eut d’abord une seconde conférence avec Saint-Aubert. Ce fut après dîner ; et à la fraîcheur, les nouveaux hôtes se remirent en route pour Epourville. Ils pressèrent monsieur et madame Saint-Aubert de les y visiter ; mais bien plus dans l’espoir d’étaler