Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T1.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je l’abattrai certainement, dit M. Quesnel ; mais je pourrai bien planter quelques peupliers d’Italie entre ceux des châtaigniers que je laisserai dans l’avenue. Madame Quesnel aime beaucoup le peuplier, et me parle souvent de la maison de son oncle près de Venise, où cette plantation fait un superbe effet.

— Sur les bords de la Brenta, dit Saint-Aubert, où sa taille élancée et droite se mêle aux pins, aux cyprès, et se joue autour d’élégans portiques et de légères colonnades, il doit effectivement, orner la scène, mais parmi les géans de nos forêts, à côté d’une pesante et gothique architecture !

— Cela se peut, mon cher monsieur, dit Quesnel, je ne disputerai pas avec vous. Il vous faut retourner à Paris avant que nos idées puissent avoir quelques rapports. Mais, à propos de Venise, j’ai quelque envie d’y faire un voyage l’été prochain. Quelques événemens peuvent me rendre propriétaire de cette maison dont je vous parlois, et qu’on dit charmante. Dans ce cas, je remettrois mes projets d’embellissement à l’autre année, et je me laisserois entraîner à passer plus de temps en Italie.

Emilie fut un peu surprise, quand il parla de cette tentation. Un homme si nécessaire