Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T1.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la porte d’une petite chambre, et dit que c’étoit celle de mademoiselle Emilie ; Emilie, seule encore une fois, laissa couler des pleurs qu’elle ne pouvoit plus retenir.

Ceux qui savent par expérience à quel point le cœur s’attache aux objets même inanimés, quand il en a pris l’habitude, avec quelle peine il les quitte, avec quelle tendresse il les retrouve, avec quelle douce illusion il croit voir ses anciens amis ; ceux-là seulement concevront l’abandon où se trouvoit alors Emilie, brusquement enlevée du seul asyle qu’elle eût connu depuis son enfance, jetée sur un théâtre, et parmi des personnes qui lui déplaisoient encore plus par leur caractère que par leur nouveauté. Le bon chien de son père étoit avec elle dans sa chambre, il la caressoit et lui léchoit les mains pendant qu’elle pleuroit.

Pauvre animal, disoit-elle, je n’ai plus que toi pour m’aimer !



fin du premier volume.