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dre lentement une allée de tilleuls, alors éclairée par la lune. La distance, la lumière trop foible, ne lui permirent pas de s’assurer si c’étoit illusion ou réalité. Elle continua de regarder quelque temps, et l’instant d’après, elle crut entendre marcher auprès d’elle. Elle rentra précipitamment ; et, revenue dans sa chambre, elle ouvrit sa fenêtre au moment où quelqu’un se glissoit entre les amandiers, à l’endroit même qu’elle venoit de quitter. Elle ferma la fenêtre ; et quoique fort agitée, quelques momens de sommeil la rafraîchirent.


CHAPITRE X.

Le carrosse qui devoit conduire Emilie et madame Chéron jusqu’à Toulouse, parut devant la porte de bonne heure. Madame Chéron étoit au déjeûner avant que sa nièce arrivât. Le repas fut silencieux, et fort triste de la part d’Emilie ; Madame Chéron, piquée de son abattement, le lui reprocha d’une manière qui n’étoit pas propre à le faire cesser. Ce ne fut pas sans beaucoup de difficultés qu’Emilie obtint d’emmener le