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lie vit la liasse de papiers, quelques feuilles éparses et la bourse de louis ; elle prit le tout d’une main tremblante, reposa la planche, et se disposoit à se relever, quand l’image qui l’avoit alarmée, se retrouva placée devant elle ; elle se précipita dans la chambre, et se jeta sur une chaise presque sans connoissance ; sa raison revint et surmonta bientôt cette effrayante, mais pitoyable surprise de l’imagination. Elle retourna aux papiers ; mais elle avoit si peu sa tête, que ses yeux involontairement se portèrent sur les pages ouvertes ; elle ne pensoit pas qu’elle transgressoit l’ordre formel de son père, mais une phrase d’une extrême importance réveilla son attention et sa mémoire. Elle abandonna les papiers, mais elle ne put éloigner de son esprit les mots qui ranimoient si vivement et sa terreur et sa curiosité ; elle en étoit vivement affectée. Plus elle méditoit, et plus son imagination s’enflammoit. Pressée des motifs les plus impérieux, elle vouloit percer le mystère que cette phrase indiquoit ; elle se repentoit de l’engagement qu’elle avoit pris, elle douta même qu’elle fût obligée de le remplir, mais son erreur ne fut pas longue.

« J’ai promis, se dit-elle, et je ne dois