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La bibliothèque occupoit la partie occidentale du château ; elle étoit remplie des meilleurs ouvrages tant anciens que modernes. Cette pièce ouvroit sur un bosquet qui, planté le long d’une pente douce, conduisait à la rivière, et dont les arbres élevés formoient une ombre épaisse et mystérieuse. Des fenêtres, l’œil découvroit par-dessous les berceaux, le riche paysage qui s’étendoit à l’occident, et appercevoit à gauche les hardis précipices des Pyrénées. Près de la bibliothèque étoit une terrasse garnie de plantes rares et précieuses. Un des amusemens de Saint-Aubert étoit l’étude de la botanique, et les montagnes voisines qui offrent tant de trésors aux naturalistes curieux, le retenoient souvent des jours entiers. Il étoit quelquefois accompagné dans ces excursions par madame Saint-Aubert, et souvent par sa fille : un petit panier d’osier, pour recevoir les plantes, un autre rempli de quelques alimens que n’eût pu leur offrir la cabane d’un berger, formoient leur équipage : ils parcouroient les lieux les plus sauvages, les scènes les plus pittoresques, et ne concentroient pas tellement leur attention dans l’étude des moindres ouvrages de la nature, qu’ils n’admirassent aussi ses beautés grandes et