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bien que la retraite où elle vivait. Elena faisait des broderies que les religieuses d’un couvent voisin vendaient fort cher et des copies de tableaux anciens. Ces circonstances ne servirent qu’à enflammer la passion du jeune homme.

Le soir même, il se rendit à Villa-Altieri et erra autour de la maison d’Elena, dans l’espoir de voir celle qu’il aimait. Tout à coup, quelques sons touchants parvinrent à son oreille : ils sortaient d’une fenêtre éclairée qui donnait sur le jardin. Bientôt, les interstices d’une touffe de clématites lui laissèrent voir Elena, dans une chambre dont les jalousies étaient ouvertes pour laisser passer l’air frais. Elle se levait d’un prie-Dieu. Il l’entendit pousser un soupir, et prononcer avec douceur un nom… Était-ce une illusion ? Il lui sembla que ce nom était le sien.

Quelque temps après, Elena s’avança vers la croisée pour fermer les jalousies. Le jeune homme se montra : elle tressaillit, puis, d’une main tremblante, elle referma la fenêtre et disparut.

Vivaldi, désolé, erra quelque temps encore autour de la maison, puis il reprit tristement le chemin de Naples.

lors, pour la première fois, il s’adressa une question tardive : pourquoi avait-il recherché le dangereux bonheur de revoir Elena, lorsqu’il savait que l’inégalité de leurs conditions serait, aux yeux de ses parents, un obstacle insurmontable à leur union.

Le chemin qu’il suivait passait près des débris d’un immense édifice dont les ruines