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fruit de ses entrailles, que comme le dernier rejeton de deux illustres maisons, destiné à perpétuer la gloire de l’une et de l’autre.

Quant au jeune Vincenzo, il tenait heureusement beaucoup plus de son père que de sa mère. Il avait la noble fierté du marquis, et quelque chose de la violence des passions de sa mère, mais sans rien emprunter à cette femme hautaine de sa duplicité, ni de son esprit astucieux. Impétueux, mais franc, prompt à s’offenser, mais s’apaisant aussi vite, il était irrité du plus léger manque d’égards, comme il était touché des moindres attentions.

Le lendemain de sa rencontre avec Elena Rosalba, il retourna à Villa-Altieri, où habitait celle-ci. Il allait chercher lui-même les nouvelles qu’on lui avait permis de demander. On l’introduisit dans un petit salon de compagnie, où il ne trouva que la signora Bianchi, qui était la tante d’Elena et qui le reçut avec une politesse fort réservée. Quant à la radieuse jeune fille qu’il aimait déjà avec toute la fougue de la jeunesse, elle ne parut pas.

Il prit congé de la vieille dame et se retira, fort abattu. Il employa la journée du lendemain à se procurer quelques informations sur Elena. Il apprit qu’elle était orpheline, que sa naissance était médiocre, sa fortune fort déchue, et que c’était son travail qui faisait subsister la vieille tante avec qui elle demeurait et qui n’avait pour tout