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De retour à leur hôtel, ils y reçurent le volume promis et y lurent le dramatique récit qui va suivre.


PREMIER AMOUR.


C’est à l’église de St-Laurent, à Naples, que le jeune comte Vincenzo Vivaldi vit pour la première fois la jolie Elena Rosalba. Le charme de sa voix, mariée aux chants sacrés de l’église, attirèrent d’abord l’attention du jeune homme. Son visage était couvert d’un voile ; mais une fine distinction et une grâce exquise se révélaient dans toute sa personne. Désireux de contempler des traits dont l’expression devait s’harmoniser aux accents délicieux qu’il venait d’entendre, Vivaldi la suivit au sortir de l’église.

Elle était accompagnée d’une dame âgée à qui elle donnait le bras familièrement et qui semblait être une parente.

Il se mit sur leurs traces.

En descendant les degrés d’une terrasse, la vieille dame fit un faux pas.

Vivaldi s’empressa pour la soutenir. À ce moment, le vent souleva le voile d’Elena et découvrit aux regards du jeune homme, un visage mille fois plus beau encore qu’il ne l’avait imaginé. Sur ses traits, d’une beauté grecque, se peignait la pureté de son âme et dans ses yeux brillait la vivacité de son esprit. En rencontrant le regard admiratif de Vivaldi, elle rougit et abaissa son voile.

La vieille dame ne s’était pas blessée dans sa chute, mais comme elle marchait avec difficulté, Vivaldi saisit cette occasion pour lui offrir son bras. Elle s’excusa d’abord en