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teurs. Ceux-ci firent d’abord prêter au jeune homme le serment de dire la vérité, puis l’interrogatoire commença.

Un inquisiteur demanda à Vivaldi s’il avait connaissance de l’accusation en vertu de laquelle il avait été arrêté,

— On m’accuse, répondit Vivaldi, d’avoir enlevé une religieuse.

— Vous avouez donc ? dit l’inquisiteur.

— Je nie au contraire.

— Qui donc vous en aurait instruit, si ce n’est votre conscience ?

— J’en ai été instruit par les paroles de vos officiers.

— Mensonge ! s’écria le juge. Sachez que nos ordres ne se montrent pas et que nos officiers ne parlent jamais.

Vivaldi protesta et raconta ce qui s’était passé. L’inquisiteur, pâle de colère, se leva :

— Audacieux hérétique ! dit-il, vous disputez contre vos juges ! vous les insultez, vous manquez de respect au saint tribunal ! votre impiété recevra sa récompense et si vous persistez dans la voie du mensonge, on vous soumettra à la question.

Les nouvelles protestations de Vivaldi mirent fin à la première séance. L’inquisiteur ordonna au jeune comte de signer son interrogatoire et il l’avertit de se préparer pour le lendemain à confesser son crime ou à subir la question. Puis, il frappa sur un timbre et un officier reparut.

— Vous connaissez vos ordres, dit l’inquisiteur, qu’ils soient exécutés.

L’officier s’inclina et emmena Vivaldi.


« IL FAUT LA TUER ! »


Elena, enlevée de la chapelle de Celano, fut placée sur un cheval et forcée, par ses deux ravisseurs, de marcher deux jours et deux nuits, ignorant où on la menait. Surprise par la nuit, après une marche dans